La pyrale du Buis

Introduction


Chenille

La Pyrale du buis (Cydalima perspectalis) est un insecte invasif (papillon) d’Extrême-Orient, introduit accidentellement en Europe dans les années 2000.


Imago (papillon)

C’est une espèce de lépidoptère de la famille des Crambidae. Sa chenille est responsable de dégâts spectaculaires sur le buis, dans les jardins et la massifs forestiers du sud-est de la France. Elle se nourrit des feuilles et de l’écorce de ces arbustes.

Un article récent dans la revue Sciences et Avenir (mai 2020 n° 879, pp. 80-81) relance l’impact de ce ravageur sur le Buis (Buxus sempervirens). Nous devons rester sur nos gardes concernant l’Olivier. Cette chenille menace la région PACA, l’Occitanie et le Causse du Larzac. Encore une maladie émergente venue à pied par la Chine ? A pied au départ puis en avion dans des pots de buis décoratifs.

1 – Morphologie

Cet insecte présente deux formes dans son cycle.

1.1 Le papillon (forme adulte ou imago)

L’ imago est un papillon nocturne, attiré par la lumière, qu’on peut voir tournoyer autour des réverbères, mais qu’on ne voit voler de jour que s’il a été effarouché.

1.2 – La chrysalide (forme intermédiaire ou nymphe)

La chrysalide (nymphe)  mesure 21 mm de long, de couleur brune. Elle est protégée par un cocon de feuilles et de soie.

1.3 – La chenille (forme larvaire)

Sa chenille ne semble consommer que des feuilles de buis, et l’invasion de l’espèce provoque de lourds dégâts dans les populations européennes de buis, ornementales comme sauvages. L’espèce figure depuis 2008 sur la liste d’alerte de l’Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP, 2007). Mais la menace est potentielle sur l’Olivier.

La tête est noire, la chenille possède 11 paires de fausses-pattes. (voir illustrations en-tête)

En France, son introduction accidentelle a été repérée en 2008 en Alsace, mais le nombre d’individus laisse penser qu’elle date de 2005 au moins. En une décennie, elle a conquis l’intégralité du pays

À l’été 2017, la Belgique fait aussi face à une invasion. Les régions de Bruxelles et des Brabants flamand et wallon sont particulièrement touchées, les buis de nombreux jardins étant ravagés par l’insecte. L’espèce aurait été introduite accidentellement dans le pays via des végétaux importés d’Asie.

1.4 – Les oeufs

Dès l’émergence des adultes et l’accouplement, la femelle dépose ses oeufs sous forme de petits paquets. La femelle qui a une durée de vie d’environ 15 jours, pond à plusieurs reprises. En laboratoire, elle dépose entre 800 et 1200 oeufs. La ponte est d’aspect translucide, généralement sur la face inférieure de la feuille.  Elle est difficile à repérer au premier abord. Les jeunes chenilles vont se former et quelques jours plus tard, on pourra observer les têtes noires des chenilles au travers du chorion des oeufs.

1.5 – La plante hôte

La plante hôte est le buis. Les chenilles se nourrissent exclusivement de buis (Buxus), dont elles consomment les feuilles et l’écorce. Elles ont plus précisément été observées en Europe sur Buxus sempervirens (Buis commun), sur la variété horticole rotundifolia de ce dernier (Buis à feuilles rondes), ainsi que sur Buxus colchica (Buis de Colchide ou du Caucase).

Nous citons cette Pyrale dans la mesure où elle appartient à la famille des Crambidae, comme la Pyrale de l’Olivier (ou du Jasmin). C’est un insecte à surveiller, dans la mesure où il pourrait s’adapter et «sauter» sur l’Olivier, ce que nous n’espèrons pas.

2 – Biologie

Nous renvoyons le lecteur vers le site Wikipédia.

3 – Lutte

Nous renvoyons le lecteur vers le site Wikipédia et le site de l’INRA..

Essentiellement, comme pour la Pyrale du Jasmin-Olivier, il faut traiter les jeunes chenilles avec des pulvérisations d’une solution de Bacille de Thuringe.

3.1 – Lutte biologique

La biodiversité dans les jardins est le meilleur insecticide.

Comme pour la Pyrale de l’Olivier, la lutte est avant tout biologique. L’INRA préconise le ramassage des chenilles (échenillage) : elles ne sont pas urticantes et ne causent pas de brulures car non-urticantes.

Les jeune chenilles du stade 1 seront traitées au Bacille de Thuringe, souche kurstaki (BtK) par pulvérisation de solution dans l’eau. Il faut trois traitements dans l’année car il y a 3 vols de papillons et 3 périodes de ponte.

L’INRA demande de ramasser aussi les pontes (œufs) afin de voir s’il n’y en a pas qui hébergeraient des parasitoïdes. Il existe un insecte oophage, l’éphippigère des vignes connu pour dévorer les pontes de lépidoptères.

Enfin, il y a un prédateur «naturel», le Frelon asiatique (Vespa vellutina) qui est capable de percer les abris des chenilles et de les emporter pour nourrir leu couvain. Néanmoins, ce prédateur n’est pas du tout apprécié par les apiculteurs dont il impacte les ruches.

Contre les papillons adultes, avant qu’ils ne pondent, l’attraction lumineuse des lampadaires doit être mise à profit. Ces lampadaires attirent aussi les chauve-souris qui font une grosse consommation de papillons.

Les petits passereaux ont commencé à se nourrir de cette chenille. Les encourager avec des nichoirs pour les attirer.

3.2 – Lutte chimique

Cette lutte contre les chenilles essentiellement est réservée aux professionnels détenteurs du certiphyto. Elle n’est pas recommandée par l’INRA car beaucoup de chenille ne sont pas atteintes par l’insecticide de contact, ce dernier se révèle toxique pour l’utilisateur.

Enfin, la destruction des adultes se fait par piégeage.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




La pyrale du Jasmin sur l’Olivier

Introduction

La Pyrale du Jasmin, ou Palpita (=Margaronia) unionalis Hubner, est un Papillon (un Lépidoptère) de la famille des Crambidae,

Elle est indigène dans le bassin méditerranéen. La chenille se nourrit des jeunes feuilles d’olivier, à la pointe de rameaux.

Les chenilles s’en prennent aussi aux autres Oléacées : Jasmin (Jasminum fruticans), Troëne (Ligustrum sp.), le Frène (Fraxinus sp.), Forsythia, Buis (Buxus sempervirens), …. L’arbousier (Arbutus unedo) est également attaqué. Les dégâts peuvent être importants sur les jeunes plants d’oliviers.

1 – Morphologie

Cet insecte se présente sous deux formes : un papillon et une chenille.

1.1 – Le papillon (forme adulte ou imago)

Les adultes sont des papillons blancs de 2,5 à 3 cm d’envergure, la forme est triangulaire au repos (posé sur un support). Il i a deux paires d’ailes, transparentes, les antérieures sont bordées de brun avec 2 points noirs situés au milieu.

1.2 – La chrysalide (forme intermédiaire ou nymphe)

La chrysalide (forme intermédiaire entre l’adulte et la chenille) mesure 12 à 16 mm de long, 3 à 4 mm de large. Elle est de couleur brune, l’enveloppe est finement rugueuse.

1.3 La chenille (forme larvaire)

La chenille possède une tête de couleur jaunâtre et un corps vert. Elle possède 3 paires de petites soies disposées latéralement sur chaque segment. Au dernier stade de croissance, la chenille mesure de 18 à 20 mm de long.

1.4 Les oeufs

Les oeufs sont blancs, de forme ovale, aplatis et finement réticulés. Ils mesurent 1 mm de long et 0,5 mm de large.

2 – Biologie – Cycle

Il est absolument primordial de bien comprendre la biologie de l’insecte afin de le combattre.

Les adultes émergent des chrysalides au début du printemps. Ils sont de mœurs crépusculaires.

L’accouplement a lieu dès le 2e jour, après une parade nuptiale de 4 à 6 heures.

Les femelles pondent environ 600 oeufs, isolés ou en groupes de 3 à 5 sur les deux faces des feuilles, principalement le long de la nervure principale. Les oeufs écolsent au bout de 3 à 20 jours.

Les chenilles vont se nourrir pendant 18 à 25 jours, sur les jeunes feuilles à l’extrémité des rameaux, décapant la surface puis en découpant le limbe.

A l’issue du nourrissage, la chenille construit sous la face inférieure d’une feuille un abri de fils de soie, réunissant 2 à 3 feuilles, s’installant dans l’abri ainsi formé et commencent la transformation en chrysalide. Il en sortira un papillon.

La Pyrale de l’Olivier (ou du Jasmin) développe 2 à 4 générations par an et passe l’hiver au stade de chenille.

3 – Symptômes et lutte

3.1 – Symptôme et diagnostic

Les dégâts causés par les chenilles deviennent importants dans les jeunes plantations ou sur des jeunes greffes (rameaux de 1 à 3 ans).

Les larves de 1er stade décapent le parenchyme de la face inférieure des feuilles (tissus tendre). Plus âgées, elles découpent les feuilles mais peuvent aussi s’attaquer aux bourgeons terminaux.

Les chenilles de 2e stade s’attaquent aux olives en formation, les rongeant parfois jusqu’au noyau.

3.2 – Moyens de lutte

Il convient de faciliter le ré-équilibrage écologique des oliveraies pour le retour des insectes parasitoïdes qui ont une action importante sur la Pyrale. Nous préconisons aussi l’emploi de substances extraites de la nature comme les produits à base de bacille de Thuringe. Cette lutte se fait essentiellement contre les chenilles, le bacille bloquant leur nutrition.

3.2.1 – Lutte biologique

Les traitements se font à base d’une solution aqueuse de bacille de Thuringe (Bacillus thurigiensis), produit conforme aux principes de la lutte raisonnée et admis dans le cahier des charges de l’agriculture biologique.

3.2.2 – Lutte chimique

Nous ne recommandons pas ce type de lutte réservé aux titulaires du Certiphyto. Voyez le site de l’AFIDOL.

3.3 – Autres insectes voisins

Nous ciblons ici des pyrales et des chenilles d’autres papillons :

  • la Pyrale du Buis,
  • la Teigne de l’Olivier,

Cette fiche est largement inspirée de celles publiées par l’AFIDOL et par le FREDON-Corse.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles