Controverse sur les auxiliaires

En mettant en forme les articles transférés depuis l’ancien site, nous avons voulu faire le point sur l’opinion de France-Olive sur le sujet des auxiliaires. Nous vous livrons le texte que nous avons découvert. Cliquez ce lien vers France-Olive.

L’interprofession qui a succèdé à l’AFIDOL est le reflet d’une minorité de gros producteurs d’olives, lesquels sont des partisans acharnés de la phytopharmacie et de ses produits. Ici, à Oléasecours, nous sommes pour l’agriculture raisonnée et le rétablissement des équilibres naturels écologiques au sein d’une oliveraie avec la protection des auxiliaires. Un travail de longue haleine pour passer d’un sol nu à un sol enherbé abritant des auxiliaires.

Récemment, à l’occasion de notre participation à l’assemblée générale de l’UPPO34 le 14 mars 2022 à Gignac, un technicien est venu faire un exposé sur les règles d’emploi des produits phytosanitaires. Nous avons été frappés par le manque total de préconisation de la biologie du principale ravageur, la mouche de l’olive. Les préconisations sont surtout des recettes de cuisine ! Notamment sur la Mouche de l’Olive.

Les déclarations sur le piègeage destructif des mouches de l’olive ont été nettement agressives et désagréables. Il faut connaître le cycle biologique du ravageur que l’on veut connaître, comme la Mouche de l’Olive. Ensuite, le traitement envisagé sera pertinent.

Par exemple, si on opte pour le traitement des récoltes à l’argile, il convient de savoir pourquoi l’argile perturbe la ponte des femelles mais ne les élimine pas.

Raymond GIMILIO
Oléiculteur à Claret
Docteur en sciences biologiques mention écologie
Diplômé d’études supérieures de botanique




La mouche de l’olive : auxiliaires

Introduction

Les partisans du tout pesticide en agriculture, particulièrement en oléiculture, ignorent ou font semblant d’ignorer que la lutte contre la mouche de l’olive passe par le rétablissement de l’équilibre écologique d’une oliveraie. Le sol nu, résultat de multiples traitements aux désherbants chimiques n’abrite plus rien. Plus d’herbe ! Des cailloux qui poussent de plus en plus d’une années sur l’autre.

Auxiliaires liés à l’enherbement permanent

Coléoptères

L’enherbement permanent permet le retour des auxiliaires, le sol vit, s’enrichit en humus, les insectes carnassiers (carabiques, staphylins, …) fouissent le sol et chassent les pupes de la mouche. Ce sont des auxiliaires opportunistes.


Carabes (SHHNH, collection)


Carabe dévoreur


Staphylin (timbre poste)

Le staphylin est aussi très actif, un affreux insecte noir dont on a fait un timbre poste.

Araignées chasseuses

Toutes les araignées ne tissent pas de toiles. De petites araignées chasseuses vivent dans l’herbe au pied des oliviers. Lorsque la jeune mouche émerge du sol sous la frondaison où elle a hiverné, les petites araignées guettent et chassent en sautant sur leur proie.

L’image ci-contre montre une araignée chasseuse (Evarchia falcata) face à une mouche Téphritidée (voisine de Bactrocera).

Ces araignées sauteuses et rapides à la course abondent dans l’herbe printanière du mois de mai quand les mouches émergent du sol.


Evarchia falcata

Auxiliaires opportunistes

Guêpes et Frelons

Les guêpes et les frelons sont des auxiliaires précieux, un peu piquants mais carnassiers actifs. Malheureusement ces insectes ont mauvaise réputation. La guêpe poliste doit être isolée dans l’oliveraie (placer quelques briques creuses, entourez de grillage afin d’empêcher les enfants d’approcher à moins de 1 à 2 mètres des nids.


Guêpe poliste sur son nid

La photo ci-contre montre une guêpe poliste sur son nid sur une branche. Il convient de favoriser l’installation des nids de ces insectes en disposant des vielles tôles dans un coin de l’oliveraie très ensoleillé et entouré de clôtures empêchant des enfants ou des adultes non-avertis.

Ces chasseuses ont besoin de capturer des mouches pour nourrir leurs larves. Prévoir des traitements par pommades en cas de piqûres (voir votre pharmacien). Une application de purée de tomates diminue considérablement la douleur des piqûres.

Les insectivores volants crépusculaires

Les chauve-souris sont des insectivores très actifs. Leurs gîtes ne sont  pas très éloignés de nos oliveraies, généralement dans des cavernes ou dans des granges. La pipistrelle sort chasser peu avant la tombée de la nuit, au moment où les mouches sortent de leur léthargie, à la fraîche. Les pipistrelles font une consommation active de mouches de l’olive.

A suivre !




La mouche de l’Olive : vulnérabilités


Mâle

La mouche de l’Olive (rappels)

La mouche de l’Olive (Bactrcera olea (Rossi, 1790)) est un moucheron de 4 à 5 mm de longueur. L’abdomen est de couleur orangé avec deux striures noires. Les ailes sont transparentes, sauf une tache noire à chaque extrémité. Le dessus du thorax porte une tache argentée entre les deux implantations d’ailes.

Femelle

Remerciements

Merci à mon ami et collègue Jean Lecomte Ingénieur de recherches du CNRS et photographe scientifique hors-pair. Je recommande son ouvrage « Lutter naturellement contre la Mouche de l’Olive » (Edisud, 2015).

La lutte contre la Mouche de l’Olive (cliquez sur ce lien pour télécharger la présentation faite en 2011) n’est pas l’affaire d’une recette de cuisine du style « Je fais 3 diméthotates par an.» ! D’abord, le diméthoate a été interdit en 2016 et pourquoi 3 fois par an ? La nouvelle législation mise en place au début de 2019 restreint encore plus l’usage des pesticides qui sont désormais interdits aux particuliers (sauf le cuivre sous forme de bouillie bordelaise) et sévèrement réservés aux seuls professionnels titulaires du certiphyto.

Pour lutter efficacement, il faut connaître le cycle de la Mouche et savoir quand elle est vulnérable et à quoi :

  • sous forme de larve (asticot dans l’olive), traitement larvicide
  •  sous forme de nymphe (pupe) dans le sol ou dans l’olive, traitement pupicide,
  • sous forme d’adulte, traitement adulticide.

Revenons au cycle de la mouche et à sa biologie (ci-dessous).


Cycle de la Mouche de l’Olive (FREDON)

Nous empruntons ce cycle biologique de la Mouche de l’Olive. Nous partons de la larve (en haut de la figure). Le stade larvaire est un stade vulnérable. Il provient d’une ponte d’adultes après fécondation d’une femelle (200 oeufs potentiels).

1 – Traitement larvicide

Nous sommes pour la prévention des pontes, c’est à dire pour la destruction des jeunes adultes, avant que les femelles puissent pondre dans les olives. Un traitement au cuivre 1/2 dose fin juin-début juillet va déposer une couche d’ions cuivre sur le fruit. En pondant, l’ovipositeur de la femelle traverse la couche d’ions cuivre qui stérilise le capuchon bactérien déposé sur l’oeuf. Le ver va être privé de ses symbiotes et ne pourra digérer la cellulose du fruit qu’il ronge. Il dépérit et meurt.

2 – Traitement  pupicide

La pupe est un cocon blindé imperméable aux pesticides. Cependant, la pupe dans le sol est vulnérable aux gallinacés (poules domestiques et naines, faisans, perdrix, …) qui grattent le sol. Les mycéliums de champignons qui vivent sous les oliviers sont capables d’attaquer la paroi des pupes et d’en digérer le contenu. Les coléoptères carabiques et les staphylins fouillent la terre et dévorent les pupes.

Enfin, les anciens grattaient, griffaient le sol sous les frondaisons pour exposer les pupes au froid de l’hiver. A zéro degré, les pupes meurent. Entre 0 et 6°C la survie des pupes est réduite.

3 – Traitement adulticide

C’est le principal moyen de lutte contre les adultes : la destruction par les pièges.

3.1 – Piégeage

Plaques engluées

Il a été établi que les mouches de l’olive, comme de nombreux diptères, sont attirés par la couleur jaune. Des sociétés commerciales ont mis sur le marché des plaques jaunes enduites de glu. Pour augmenter le pouvoir attractif de ces gluaux, on place une capsule de phéromone (hormone femelle). Ces pièges vont surtout capturer des mâles mais aussi des oiseaux, d’où leur qualification  de gluaux. Une variante, les tuyaux plastiques contenant des attractifs alimentaires.

 


Piège OLIPE à bande jaune (Oliveraie Gervais, Claret, Printemps 2016)

Piège Olipe

Ce piège espagnol a été inventé par la « Cooperativa Olivarera “Los Pedroches” » d’où son nom « OLIPE »©.  Il a été introduit en 2009 à la Coopérative Oléicole de Pignan (Hérault) puis perfectionné. La dernière version est celle du printemps 2016.

La fiche technique est téléchargeable ici ou dans le section téléchargements (sous licence CECILL). Ces pièges sont également vendus tout prêts en Espagne. Il faut les préparer et les suspendre maintenant, pour être sûrs de détruire la première génération de mouches, celle qui doit se nourrir en attendant le grossissement des olives finjuin-début juillet (olives de 5 à 7 mm de diamètre).

Piège CONETRAP (Probodelt)

Une variante commerciale existe en Espagne, via la société PROBODELT . La société est spécialisée dans les pièges de toute sortes et dans les attractifs alimentaires pour les pièges. Nous recommandons le piège CONETRAP.

Ce piège fonctionne à sec, il est facile à assembler (plaques de plastique à plat autoagrafables) et à amorcer (sachets en papier poreux contenant une dose de DAP). Son couvercle transparent est muni d’un trait de pinceau de Karaté (lambda cyalothrine) représentant 7,5 mg de matière active.  L’activité du Karaté dure 6 mois.


Piège Conetrap PROBODELT ©

4 – Auxiliaires de l’oléiculteur

Le rôle des auxiliaires est développé dans une fiche séparée.




La pyrale du Buis

Introduction


Chenille

La Pyrale du buis (Cydalima perspectalis) est un insecte invasif (papillon) d’Extrême-Orient, introduit accidentellement en Europe dans les années 2000.


Imago (papillon)

C’est une espèce de lépidoptère de la famille des Crambidae. Sa chenille est responsable de dégâts spectaculaires sur le buis, dans les jardins et la massifs forestiers du sud-est de la France. Elle se nourrit des feuilles et de l’écorce de ces arbustes.

Un article récent dans la revue Sciences et Avenir (mai 2020 n° 879, pp. 80-81) relance l’impact de ce ravageur sur le Buis (Buxus sempervirens). Nous devons rester sur nos gardes concernant l’Olivier. Cette chenille menace la région PACA, l’Occitanie et le Causse du Larzac. Encore une maladie émergente venue à pied par la Chine ? A pied au départ puis en avion dans des pots de buis décoratifs.

1 – Morphologie

Cet insecte présente deux formes dans son cycle.

1.1 Le papillon (forme adulte ou imago)

L’ imago est un papillon nocturne, attiré par la lumière, qu’on peut voir tournoyer autour des réverbères, mais qu’on ne voit voler de jour que s’il a été effarouché.

1.2 – La chrysalide (forme intermédiaire ou nymphe)

La chrysalide (nymphe)  mesure 21 mm de long, de couleur brune. Elle est protégée par un cocon de feuilles et de soie.

1.3 – La chenille (forme larvaire)

Sa chenille ne semble consommer que des feuilles de buis, et l’invasion de l’espèce provoque de lourds dégâts dans les populations européennes de buis, ornementales comme sauvages. L’espèce figure depuis 2008 sur la liste d’alerte de l’Organisation européenne et méditerranéenne pour la protection des plantes (OEPP, 2007). Mais la menace est potentielle sur l’Olivier.

La tête est noire, la chenille possède 11 paires de fausses-pattes. (voir illustrations en-tête)

En France, son introduction accidentelle a été repérée en 2008 en Alsace, mais le nombre d’individus laisse penser qu’elle date de 2005 au moins. En une décennie, elle a conquis l’intégralité du pays

À l’été 2017, la Belgique fait aussi face à une invasion. Les régions de Bruxelles et des Brabants flamand et wallon sont particulièrement touchées, les buis de nombreux jardins étant ravagés par l’insecte. L’espèce aurait été introduite accidentellement dans le pays via des végétaux importés d’Asie.

1.4 – Les oeufs

Dès l’émergence des adultes et l’accouplement, la femelle dépose ses oeufs sous forme de petits paquets. La femelle qui a une durée de vie d’environ 15 jours, pond à plusieurs reprises. En laboratoire, elle dépose entre 800 et 1200 oeufs. La ponte est d’aspect translucide, généralement sur la face inférieure de la feuille.  Elle est difficile à repérer au premier abord. Les jeunes chenilles vont se former et quelques jours plus tard, on pourra observer les têtes noires des chenilles au travers du chorion des oeufs.

1.5 – La plante hôte

La plante hôte est le buis. Les chenilles se nourrissent exclusivement de buis (Buxus), dont elles consomment les feuilles et l’écorce. Elles ont plus précisément été observées en Europe sur Buxus sempervirens (Buis commun), sur la variété horticole rotundifolia de ce dernier (Buis à feuilles rondes), ainsi que sur Buxus colchica (Buis de Colchide ou du Caucase).

Nous citons cette Pyrale dans la mesure où elle appartient à la famille des Crambidae, comme la Pyrale de l’Olivier (ou du Jasmin). C’est un insecte à surveiller, dans la mesure où il pourrait s’adapter et «sauter» sur l’Olivier, ce que nous n’espèrons pas.

2 – Biologie

Nous renvoyons le lecteur vers le site Wikipédia.

3 – Lutte

Nous renvoyons le lecteur vers le site Wikipédia et le site de l’INRA..

Essentiellement, comme pour la Pyrale du Jasmin-Olivier, il faut traiter les jeunes chenilles avec des pulvérisations d’une solution de Bacille de Thuringe.

3.1 – Lutte biologique

La biodiversité dans les jardins est le meilleur insecticide.

Comme pour la Pyrale de l’Olivier, la lutte est avant tout biologique. L’INRA préconise le ramassage des chenilles (échenillage) : elles ne sont pas urticantes et ne causent pas de brulures car non-urticantes.

Les jeune chenilles du stade 1 seront traitées au Bacille de Thuringe, souche kurstaki (BtK) par pulvérisation de solution dans l’eau. Il faut trois traitements dans l’année car il y a 3 vols de papillons et 3 périodes de ponte.

L’INRA demande de ramasser aussi les pontes (œufs) afin de voir s’il n’y en a pas qui hébergeraient des parasitoïdes. Il existe un insecte oophage, l’éphippigère des vignes connu pour dévorer les pontes de lépidoptères.

Enfin, il y a un prédateur «naturel», le Frelon asiatique (Vespa vellutina) qui est capable de percer les abris des chenilles et de les emporter pour nourrir leu couvain. Néanmoins, ce prédateur n’est pas du tout apprécié par les apiculteurs dont il impacte les ruches.

Contre les papillons adultes, avant qu’ils ne pondent, l’attraction lumineuse des lampadaires doit être mise à profit. Ces lampadaires attirent aussi les chauve-souris qui font une grosse consommation de papillons.

Les petits passereaux ont commencé à se nourrir de cette chenille. Les encourager avec des nichoirs pour les attirer.

3.2 – Lutte chimique

Cette lutte contre les chenilles essentiellement est réservée aux professionnels détenteurs du certiphyto. Elle n’est pas recommandée par l’INRA car beaucoup de chenille ne sont pas atteintes par l’insecticide de contact, ce dernier se révèle toxique pour l’utilisateur.

Enfin, la destruction des adultes se fait par piégeage.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




La pyrale du Jasmin sur l’Olivier

Introduction

La Pyrale du Jasmin, ou Palpita (=Margaronia) unionalis Hubner, est un Papillon (un Lépidoptère) de la famille des Crambidae,

Elle est indigène dans le bassin méditerranéen. La chenille se nourrit des jeunes feuilles d’olivier, à la pointe de rameaux.

Les chenilles s’en prennent aussi aux autres Oléacées : Jasmin (Jasminum fruticans), Troëne (Ligustrum sp.), le Frène (Fraxinus sp.), Forsythia, Buis (Buxus sempervirens), …. L’arbousier (Arbutus unedo) est également attaqué. Les dégâts peuvent être importants sur les jeunes plants d’oliviers.

1 – Morphologie

Cet insecte se présente sous deux formes : un papillon et une chenille.

1.1 – Le papillon (forme adulte ou imago)

Les adultes sont des papillons blancs de 2,5 à 3 cm d’envergure, la forme est triangulaire au repos (posé sur un support). Il i a deux paires d’ailes, transparentes, les antérieures sont bordées de brun avec 2 points noirs situés au milieu.

1.2 – La chrysalide (forme intermédiaire ou nymphe)

La chrysalide (forme intermédiaire entre l’adulte et la chenille) mesure 12 à 16 mm de long, 3 à 4 mm de large. Elle est de couleur brune, l’enveloppe est finement rugueuse.

1.3 La chenille (forme larvaire)

La chenille possède une tête de couleur jaunâtre et un corps vert. Elle possède 3 paires de petites soies disposées latéralement sur chaque segment. Au dernier stade de croissance, la chenille mesure de 18 à 20 mm de long.

1.4 Les oeufs

Les oeufs sont blancs, de forme ovale, aplatis et finement réticulés. Ils mesurent 1 mm de long et 0,5 mm de large.

2 – Biologie – Cycle

Il est absolument primordial de bien comprendre la biologie de l’insecte afin de le combattre.

Les adultes émergent des chrysalides au début du printemps. Ils sont de mœurs crépusculaires.

L’accouplement a lieu dès le 2e jour, après une parade nuptiale de 4 à 6 heures.

Les femelles pondent environ 600 oeufs, isolés ou en groupes de 3 à 5 sur les deux faces des feuilles, principalement le long de la nervure principale. Les oeufs écolsent au bout de 3 à 20 jours.

Les chenilles vont se nourrir pendant 18 à 25 jours, sur les jeunes feuilles à l’extrémité des rameaux, décapant la surface puis en découpant le limbe.

A l’issue du nourrissage, la chenille construit sous la face inférieure d’une feuille un abri de fils de soie, réunissant 2 à 3 feuilles, s’installant dans l’abri ainsi formé et commencent la transformation en chrysalide. Il en sortira un papillon.

La Pyrale de l’Olivier (ou du Jasmin) développe 2 à 4 générations par an et passe l’hiver au stade de chenille.

3 – Symptômes et lutte

3.1 – Symptôme et diagnostic

Les dégâts causés par les chenilles deviennent importants dans les jeunes plantations ou sur des jeunes greffes (rameaux de 1 à 3 ans).

Les larves de 1er stade décapent le parenchyme de la face inférieure des feuilles (tissus tendre). Plus âgées, elles découpent les feuilles mais peuvent aussi s’attaquer aux bourgeons terminaux.

Les chenilles de 2e stade s’attaquent aux olives en formation, les rongeant parfois jusqu’au noyau.

3.2 – Moyens de lutte

Il convient de faciliter le ré-équilibrage écologique des oliveraies pour le retour des insectes parasitoïdes qui ont une action importante sur la Pyrale. Nous préconisons aussi l’emploi de substances extraites de la nature comme les produits à base de bacille de Thuringe. Cette lutte se fait essentiellement contre les chenilles, le bacille bloquant leur nutrition.

3.2.1 – Lutte biologique

Les traitements se font à base d’une solution aqueuse de bacille de Thuringe (Bacillus thurigiensis), produit conforme aux principes de la lutte raisonnée et admis dans le cahier des charges de l’agriculture biologique.

3.2.2 – Lutte chimique

Nous ne recommandons pas ce type de lutte réservé aux titulaires du Certiphyto. Voyez le site de l’AFIDOL.

3.3 – Autres insectes voisins

Nous ciblons ici des pyrales et des chenilles d’autres papillons :

  • la Pyrale du Buis,
  • la Teigne de l’Olivier,

Cette fiche est largement inspirée de celles publiées par l’AFIDOL et par le FREDON-Corse.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




La dalmaticose

Introduction

La dalmaticose est une maladie des plantes provoquée par un champignon phytopathogène, le Camarosporium dalmaticum (synonymes : Sphaeropsis dalmatica, Macrophoma oleae, Macrophoma dalmatica) sur les fruits de l’Olea europaea (Olivier d’Europe). 


Fig. 1 – Olive atteinte (stade final) Crédit photo Jean Lecomte©

La maladie a été aussi désignée comme Cécidomyie de l’olivier (Prolasioptera berlesiana, ne pas confondre avec la Cécidomye des écorces de l’Olivier Resseliella oleisuga Targioni-Tozzetti). L’AFIDOL et le Centre technique de l’Olivier (CTO-Aix) désignent maintenant cette maladie sous le nom de dalmaticose. En Espagne, on l’appelle « El escudete ». En effet, on distingue sur le fruit atteint une sorte de dessin en forme d’écu (bouclier, escudo en espagnol)

Ci-dessus (Fig. 1 – Olive atteinte (stade final) Crédit photo Jean Lecomte ©) montre une olive atteinte.

1 – Agent pathogène

Camarosporium dalmaticum s’attaque exclusivement aux olives. L’agent d’infestation est la conidie du champignon (une conidiospore). Comme bon nombre de champignons parasites phytopathogènes (oïdium, etc), celui-ci produit des pycnides sphériques de couleur noire qui contiennent des conidies unicellulaires. Ces dernières germent dans une goutte d’eau et développent chacune un filament (mycélium). Ce filament pénètre entre deux cellules de la cuticule. Si celle-ci est épaisse et cireuse, comme dans l’olive, l’orifice d’une lenticelle va faciliter la pénétration et l’envahissement des tissus du fruit. Ceci est d’autant plus facile que le fruit est gorgé d’eau par la montée de sève provoquée par les pluies d’été, les lenticelles sont béantes. La conjonction chaleur-humidité est bien connue dans le monde de la recherche sur les mycoses (maladies mycologiques à champignons phytopathogènes).

Sur l’origine probable du parasite C. dalmaticum, nous renvoyons le lecteur vers l’ouvrage de Jean Lecomte (2015, pp. 161-169) sur la corrélation de l’apparition des infestations  avec les tornades survenues dans le sud algérien et les fait rapportés par :

  • le quotidien Midi-Libre du 30 septembre 2014,
  • le journal algérien « Liberté » relatant les tornades survenues le 14 juin 2014 près d’El-Esnam (oliviers déracinés),
  • les observations du satellite Eumelsat (3 avril 2014).

Il est probable que les conidies ont voyagé depuis le Sahara, dans la haute atmosphère, pour retomber avec les poussières jaunes des pluies observées dans nos régions. Les phyto-biologistes savent que les spores de bactéries et champignons, ici les conidies issues des pycnides, ont une résistance étonnante et connue.

Les infestations de dalmaticose dans le Gard constatées cet été 2018 peuvent provenir de nouvelles retombées lors des pluies de printemps ou de conidies ayant séjourné dans le sol des oliveraies.

2- Symptômes

Sur les olives, le champignon envahit les tissus autour de la cavité de dépôt des conidies et s’enfonce jusqu’au noyau du fruit. Il se forme, à l’extérieur, une aire nécrosée d’un cm de diamètre, l’écusson, de couleur brun-noirâtre, déprimée, parsemée de petits points noirs. Au centre de la lésion, apparaissent des points noirs, les pycnides. Les olives atteintes sont déshydratées, rugueuses et se momifient. Elles vont tomber de manière précoce ou rester suspendues par un pédoncule desséché. Ces olives ainsi atteintes ne sont plus commercialisables, spécialement celles destinées à la conserverie de table et leur trituration pour l’huile est problématique. Le rendement est faible, l’huile a une acidité forte.

L’infection est favorisée par la présence des blessures du fruit et elle a été corrélée avec la présence de Prolasioptera berlesiana (Cécidiomye de l’olive), parasitoïde de Bactrocera oleae (Mouche de l’Olive), bien que la dalmaticose puisse être observée sans les dégâts de ces insectes.

 


Fig 2 – Olive picholine attaquée par la dalmaticose (Claret, 34270) Crédit photo R. GIMILIO

La photo ci-contre (Fig 2 – Olive picholine attaquée par la dalmaticose (Claret, 34270) Crédit photo R. GIMILIO) montre des olives attaquées sur la plantation de l’Auteur. Comment un verger sain a pu subitement être attaqué par la dalamticose ? L’explication donnée par Jean Lecomte colle parfaitement, les arbres sont en exposition plein sud.

N.B. : 
Une controverse nous a été opposée sur la provenance de l’infestation. Elle a été réfutée en exonérant la cécidiomye.

3 – Traitement

Le traitement est préventif en luttant contre la Mouche de l’olive mais aussi en l’absence de cette mouche, comme cet été 2018, à traiter à la bouillie bordelaise ¼ de dose dès la survenance d’une pluie importante en durée et en abondance. Selon l’AFIDOL, il n’y a aucun phytosanitaire homologué. De toutes manières, une olive touchée est impropre à tout usage, il est trop tard pour intervenir. Nous avons souligné plus haut les conditions qui favorisent le développement du champignon, en l’absence de piqûres de mouches et de sur-infestation par la Cécidomye des olives.

4 – Importance économique

La fin de la campagne oléicole 2014-2015, en France, est catastrophique. Aux piqûres de la Mouche de l’Olive s’ajoute la pourriture brune des olives lesquelles se dessèchent et sont impropres à la conserverie comme à l’huilerie (tache noire importante, acidité trop forte de l’huile).

On nous signale d’importants dégât en fin d’été 2018 dans le Gard.

5 – Sources

5.1 – Webographie

5.2 – Bibliographie

  • E. Kieffer, M. Morelet et G.L. Hennebert, Les deutéromycètes : classification et cles d’identification génériques, Paris, INRA, 1997 (ISBN 2-7380-07295ISSN 1150-3564)
  • (es) N. Gonzalez, E. Vargas-Osuna et A. Trapero, « El Escudete de la aceituna I : Biologia y daños en olivares de la provincia de Sevilla », Bot. San. Veg. Plagas, no 32,‎ juil.-août-sept. 2006, p. 709-722
  • Robin Margier, Jacques Artaud et Christian Pinatel, « Cécidomyie de l’olive et ses dégâts : la Dalmaticose », Le Nouvel Olivier, no 97,‎ juil.-août-sept. 2014, p. 26-31
  • J. Lecomte, « Lutter naturellement contre la Mouche de l’Olive », Le choix durable édisud, mars 2015, 216 p.

 


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


vice-Président Confrérie des Chevaliers de l’Olivier LR-Occitanie




Psyttalia et co.

Introduction : 17 juillet et septembre 2008


Lâcher de Psyttalia à Claret

Les Psyttalia (ou Opius, anciennement) sont une famille d’Hyménoptères, les Braconidés. Ce sont des parasitoïdes endoparasites dont  Psyttalia concolor et P. lounsbury s’attaquent à la Mouche de l’Olive (Bactrocera oleae). Ce sont des Psyttalia lounsbury qui ont été lâchés dans mon oliveraie de Claret, ma première expérience grâce à l’INRA de Valbonne.

Les Psyttalia (17/07/2008) ont été amenés dans des tubes en carton qui ont été accrochés dans l’arbre témoin.

L’image ci-contre montre le bord du tube qui a servi à les transporter dans l’arbre de ma plantation à Claret (vue très agrandie). Il est 9h00 du matin, ils se réchauffent avant de prendre leur envol..

1 – Localisation

Psyttalia concolor était localisé en France, en région méditerranéenne. Il était lié à une plante hôte, le Câprier (Capparis spinosa). La plante hôte a plus ou moins disparu en région méditerranéenne française, victime du gel de 1956 et de diverses destructions de son habitat (les murs en pierres sèches). D’autres plantes hôtes sont susceptibles d’abriter un parasite qui sera ciblé par le Psyttalia :

  • le jujubier parasité par Carpomya incompleta,
  • le câprier parasité par Capparimya savastri (mouche de la Câpre),
  • le lyciet parasité par Ceratitis capitata (mouche des fruits).

1.1 Expérimentations

Des expérimentations ont eu lieu à l’INRA pour la réintroduction de cet auxilaires mais semblent abandonnées. En Italie, l’emploi de cet auxilaire en lutte biologique remonte au début du XXe siècle. Des populations indigènes de Psyttalia concolor seraient localisées au Maroc, dans la région du Sousse (Agadir) où les hôtes seraient l’Arganier et le jujubier (Zizyphus lotus).

L’INRA (Valbonne) a préféré utiliser un autre auxiliaire, Psyttalia lounsbury originaire de Tanzanie et du nord de l’Afrique du sud.

1.2 Résultats

Une expérimentation a été menée en 2008, dans la région méditerranéenne française. L’oiveraie Gimilio de Claret a été un des points de lâcher de ces insectes (18/07/2007). Un an après, seul une station située en Corse s’est révèlée productive, les insectes se sont maintenus et multipliés.

1.3 Retombées

Une des recommandations de l’équipe de Valbonne a été d’introduire dans l’oliveraie l’Inule visqueuse, comme plante susceptible de favoriser les psyttalias. Des essais de plantation de câpriers se sont soldés par des échecs.

En relation avec le GRAB (Avignon), j’ai poursuivi les recherches sur l’Inule et noué une coopération avec Jean Lecomte.

2 – Les recherches privées sur les auxiliaires

En 2008, constatant l’échec des lâchers de P. lounsbury, je commence à m’intéresser aux plantes hébergeant des auxilaires. Parallèlement, Jean Lecomte poursuit ses investigations dans une région, celle des Albères (jouxtant Banyuls) où  les friches et les vignes abandonnées recèlent des trésors en insectes et plantes de toutes sortes. Il en tirera son livre0

3 – Le Groupe de Recherches en Agriculture Biologique

Le Groupe de Recherches en Agriculture Biologique sera un des points de départ pour la recherche et la promotion de l’Inule visqueuse. François Warlopp sera un correspondant qui nous fournira toutes des informations, notamment la possibilité de traduire en français et de publier un article de Franco Sol Mican qui expérimente en Andalousie.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Cadre technique supérieur de la Recherche (IR-CNRS ER)
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles

P.S. : l’introduction des Psyttalias lounsbury a été un échec, sauf en Corse. Les causes n’ont pas été clairement déterminées. Nous somme d’avis que « point n’est besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ». Avec mon ami et collègue Jean Lecomte, avec nos petits moyens, nous avons persévéré. Dans la lutte biologique et la culture sans pesticides chimiques.




La bactériose

Introduction

La bactériose est une maladie bactérienne causée par Pseudomonas savastanoi. Elle est très bien décrite sur le site de l’AFIDOL sur ce lien que vous pouvez cliquer.
Après chaque épisode de neige suivi de gel comme celui survenu le 28 février 2018-1er mars 2018, il faut être vigilant et surveiller. Le traitement est fait à base de bouillie bordelaise (puissant fongicide et bactéricide). Suivez les préconisations de l’AFIDOL.

Additif au mode de contamination (R. GIMILIO)

Nous affirmons qu’un des facteurs de propagation puis de contamination est la mouche de l’Olive (Bactrocera oleae) laquelle véhicule cette bactérie dans une ampoule céphalique (située dans sa tête). Cette ampoule communique avec l’oesophage. La mouche qui lèche les feuilles ou les rameaux pour se nourrir régurgite de la salive infectée ou absorbe la poussière de la surface des rameaux, poussière contenant la bactérie. Elle régurgite aussi de la salive lors de la ponte, quand elle lèche le jus de la blessure de l’ovipositeur dans l’olive. La mouche véhicule donc l’infection d’arbre en arbre et à travers les vergers voisins dans ses déplacements.

Bibliographie

  • Gimilio R. (2015).- La mouche de l’olive, ses symbiotes, les pesticides et le cuivre. Annales de la Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelles de l’Hérault. Vol. 155, Année 2015, pp. 25-39.