Sur l'autofécondation
Selon André Bervillé et Catherine Breton, nous avons condensé ce qui suit.
La question qui se pose est "y-a-t-il autofécondation dans les vergers d'oliviers ?".
La théorie
Tous les modèles sur l'autoincompatibilité pollen-style de l'ovaire prédisent que l'autofécondation n'existe pas. On voit cependant que chez certains cultivars (variétés), après mise sous sachets des inflorescences, il y quand même fructification. Les chercheurs ont essayé de classer les variétés en :
- auto-fertiles,
- auto-stériles
- inclassables.
Il y a des inclassables ! Selon les branches choisies, on trouvera des taux variables.
La pratique
L'auto-fertilité est une réalité dans quelques circonstances et le fait de ne pas trouver d'embryons issus d'autofécondation ne peut pas permettre de dire que l'auto-fertilité n'existe pas. La singification est que pour mesurer ce phénomène, il confient de se placer dans des conditions ultra-contrôlées (n'oublions pas que les grains de pollen sont très fins (20 microns). Il n'en demeure pas moins que l'autofertilité ne permettra pas d'atteindre des productions commercialement intéressantes, même pour les variétés réputées les plus auto-fertiles (Bouteillan, Frantoio, Cailletier, Moraiolo, ...). Rien n'empêche d'apporter les variété pollinisatrices dans les vergers par plantation ou greffes.
Les test de paternité
Un certain nombre d'oléiculteurs se sont adressés à des chercheurs pour mettre en place des test de paternité dans les vergers. Ces test sont onéreux et inefficaces.L'auto-fécondation se produit en verger en l'absence de pollen compatible. Cette situation n'a rien d'exceptionnel mais ne signifie pas qu'elle soit économiquement rentable pour l'oléiculteur. Le fait de détecter l'auto-fécondation dans un verger ne signifie en rien que la variété n'est pas autofertile et donc partiellement auto-compatible.
Les tests de paternité (nous n'entrerons pas dans le détail de la production des cellules reproductrice, les gamètes), ne sont sûrs que pour exclure une paternité.
Quand le père n'est pas exclu, il devient possible mais en aucun cas le père n'est une certitude. Chez l'olivier, des chercheurs ont repris ces recherches qui n'ont d'intérêt que si le nombre de pères possibles est faible. Est-ce bien le cas dans nos vergers ? Dans le cas où le nombre de pères possibles est élevé, voire mal détermié, alors attribuer à un embryon, comme père, le père le plus probable dans un dispositif non-contrôlé (dans un verger) est une démarche dénuée de rigueur qui conduit à des résultats invérifiables obtenus au prix de dépenses très onéreuses.
En conclusion générale
Dans la reproduction de l'olivier, il reste un point majeur qui reste à expliquer : l'auto-fertilité.dont la manifestation est l'auto-fécondation chez certaines variétés, dans des conditions très précises. C'est une source d'hétérogénéité des résultats et d'erreurs dans les interprétations.
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