La verticilliose


Arbre atteint (photo AFIDOL)

Introduction

La verticilliose est un des rares champignons microscopiques qui menace la vie des oliviers. En effet, un arbre atteint meurt peu à peu, se desséchant branche après branche.

Les symptômes

Des rameaux sont atteints de desséchement. Ce phénomène peut toucher quelques branches ou tout l’arbre, suivant l’étendue de l’atteinte. Dans la majorité des cas, l’arbre meurt.

Les causes

La cause est un champignon ascomycète le Verticillium dahliae. Ce champignon est présent dans de nombreux sols où il est hébergé pas des plantes d’espèces variées (amarantes, solanées diverses, morelle, chénopode, …) dites plantes vecteurs. Ces plantes ne semblent pas être affectées par le parasite. Le champignon se conservant dans le sol, attention aux antécédents et à l’histoire de la parcelle.

Facteurs favorisant la maladie

  • hydromorphie (humidité persistante dans le sol dûe à un mauvais drainage),
  • températures douces comprises entre 20 à 30 °C.
  • chevelu racinaire de l’olivier, proche de la surface et endommagé par le travail du sol (attention aux fraises des motoculteurs),
  • présence de solanacées avant la plantation ou autour des oliviers (morelle, pommes de terre, tomates, piments, aubergines, …).

Actions

Drainage du sol, arrêt du travail du sol et des apports d’engrais.

Elagage des branches atteintes, fruits, feuillages desséchés et incinération.

Plantation d’oliviers résistants. Ça existe, comme existent les oliviers sensibles à la maladie (source AFIDOL-France Olive). :

  • Moncita,
  • Tanche (olive de Nyons)
  • Verdale des Bouches du Rhône
  • Colombale
  • Lucques
  • Verdale de Millas
  • Arboussanne
  • Ascolana
  • Leccino
  • Picual
  • Cornicabra
  • Arbéquine

Un remède de papet : le cuivre étant bactéricide et fongicide, il est possible de combattre la maladie en plantant des clous de cuivre tout autour de la base du tronc de l’olivier. A essayer.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




Xylella fastidiosa : la bactérie tueuse

Introduction

Nous résumons et commentons une note nationale ECOPHYTO de l’ANSES (sd, 1/02/2016?). .

La bactérie Xylelle fastidiosa (Well et Raju) est une bactérie qui a déclenché récemment un tapage médiatique assez considérable. Xylella; nous abrégeons, est un organisme nuisible pour de nombreux végétaux, plus connu sous le nom de Maladie de Pierce. Cette maladie a fortement affecté les vignobles californiens dans les années 1990. Elle a également touché les Citrus au Brésil vers la fin des années 1980. Cet organisme est interdit d’introduction et de dissémination, sur le papier, par décision 2014/87/UE faisant suite à son identification en Italie. L’arrêté du 31 juillet 2000 modifié instaure une luttte obligatoire de façon permanente. Car si la bactérie se moque des frontières et des textes, ceux qui sont susceptibles de la disséminer doivent faire attention. Mais de quelle bactérie s’agit-il ? Car il y a plusieurs souches de cette bactérie. Toutes n’ont pas le même pouvoir de nuisance.

Situation en Europe

La bactérie qui s’est attaquée aux oliviers, en Italie, dans les Pouilles et plus particulièrement dans la région de Lecce, a provoque le déssèchement des feuillages et le déclin rapide sur les oliviers, les lauriers-roses (Oléacée) et les chênes.

Les autorités italiennes ont immédiatement pris des mesures concernant 23.000 hectares :

  • arrachage et destruction des végétaux atteints,
  • traitements insecticides contre les insectes déclarés vecteurs (cicadelles, cercopes, …)
  • traitements herbicides,
  • surveillance intensive et mise en isolement de la zone,
  • interdiction de la circulation des végétaux ou de parties de végétaux, y compris les fruits, à l’extérieur de la zone.

Qui a introduit Xylella dans les Pouilles

Une information de Ouest-France (07/01/2016) parle de « neuf scientifiques italiens qui sont  soupçonnés d’avoir introduit, accidentellement ou non, cette bactérie …». Ces bipèdes réputés malfaisants avaient été chargés par le Ministère de l’Agriculture italien d’étudier Xylella, dans une laboraoire de l’Institut agronomique méditerranéen des Pouilles (selon le journal La Reppublica). Selon la revue Sciences et Avenir, les neufs bipèdes et un responsable du Ministère de l’Agriculture ont été mis en examen. Ils auraient ponctionné la source sur un caféier originaire du Costa-Rica pour l’étudier. La bactérie s’est retrouvé, volontairement ou involontairement, au pied des oliviers. L’instruction avance lentement, nous sommes en 2018.

Quid des oliviers français ?

Au mois d’août 2017, une vingtaine de cas avaient été détectés sur des végétaux ornementaux en Corse, à Propriano, en bordure d’un supermarché. Selon les chercheurs de l’INRA d’Angers, il s’agit d’une souche (une sous-espèce) différente de la souche fastidiosa, différente de celle qui a frappé en Italie. Selon les mêmes chercheurs « Aucune donnée ne montre que cette souche peut passer sur des plantes d’intérêt agronomique majeur, tels que les oliviers ou les agrumes. »

Un remède de papet : le cuivre étant bactéricide, il est possible de combattre la maladie en plantant des clous de cuivre tout autour de la base du tronc de l’olivier. A essayer. Nous l’avons fait.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Membre du CA de la Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




La mouche de l’olive : cycle biologique

Introduction

La mouche de l’olive est scientifiquement désignée comme Bactrocera oleae (Gmelin, 1790). Elle appartient à la famille des Tephritidae, ordre des Diptera. Une abondante littérature a été consacrée à cet insecte hautement nuisible dont les ravages ont entraîné des conséquences économiques importantes.

Ce ravageur est connu depuis l’antiquité. Il est vraisemblable qu’il a co-évolué avec le genre Olea et particulièrement l’espèce Olea europaea.


Olives provenant d’une cave de Pompéi (an 63 ac)

Je cite ici  l’histoire de l’esclave romain tué dans une cave de Pompéi par l’éruption du Vésuve. Il avait dans sa main une poignée d’olives à consommer.

Ces olives fossilisées contenaient … des larves fossilisées de Bactrocera (selon le labo du CNRS de Bordeaux consacré aux insectes des sépultures).

1 – Le contexte de l’Oliveraie

J’ai publié en 2015 un article sur la Mouche de l’Olive dans les Annales de la Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault (vol. 155, année 2015) intitulé « La muche de l’olive, ses symbiotes, les pesticides et le cuivre ». Cet article a été validé par un comité de lecture scientifique dont un éminent entomolgiste, Gérard Duvallet. J’ai affirmé la résistance aux pesticides de B. olea et le rôle de ses bactéries symbiotes dans cette résistance. J’ai aussi montré comment le cuivre pouvait intervenir en contrariant les développement et la nutrition des larves à partir des travaux des chercheurs italiens (Belcari et Bobbio, Université de Florence, 1999).

La destruction de l’équilibre écologique par des traitements de pesticides durs et violents est la cause de la prolifération de la Mouche qui, de plus, grâce à ses symbiotes, se nourrit des produits de dégradation des dits pesticides. Le cuivre permettrait de stériliser la transmission des symiotes de la femelle à se descendance. Sans symbiotes, pas digestion possible de la cellulose des jeunes olives, seule nourriture de la jeune larve.

2 – Biologie et cycle du ravageur

Pourquoi parler de la biologie et du cycle du ravageur ? Parce-que la lutte contre un parasite, pour être efficace, nécessite de connaître son ennemi dans sa vie intime, afin de connaître le-les moment-s où il est le plus vulnérable. Une recette de cuisine peut n’avoir aucun effet et, au contraire, avoir des effets indésirables. Notamment celui de faciliter le développement de bactéries symbiotes résistances au pesticides qui vont “couvrir” le parasite.


Cycle de la Mouche de l’Olive

A la sortie de l’hiver, la mouche hiverne dans la terre à 4-6 cm de profondeur, sous forme de pupe (le ver, insecte imparfait a donné une nymphe dans un cocon blindé). Le cycle ci-contre (Cycle biologique de Bactrocera oleae : présentation Celia Gratraud, CTO,  2011) va nous permettre de suivre le développement du parasite.

Ce cycle commence avec l’émergence du sol des jeunes adultes qui se sont frayé un chemin jusqu’à un brin d’herbe. La mouche sèche ses ailes, les déploie et s’envole. Mâles et femelles se recherchent, s’accouplent, les femelles sont fécondées. Nous sommes vers le 13 mai. Il n’y a pas encore d’olives sur les arbres, tout juste des fleurs.

2.1 – En attente des olives

La mouche est là mais les olives seront aptes à héberger les pontes seulement à la fin de juin-début juillet. Que fait donc le parasite de mi-mai à fin juin ? Les femelles doivent mûrir leurs oeufs : 200 à 400 oeufs !.

Elles partent à la recherche de nourriture. Toue est bon : déjections d’oiseaux sur les branches, léchage des bactéries sur les rameaux, jus de fumiers dans les écuries ou étables, … Tout ce qui va apporter de quoi synthétiser des protéines. La femelle semble n’être fécondés qu’une fois, elle stocke la semence du mâle dans une spermathèque qui libérera un spermatozoïde par oeuf pondu.

C’est le moment d’offrir a ces affamés les pièges odorants qui vont les attirer et les détruire ! Nous verrons ces pièges plus loin.

2.2 – La ponte des femelles

Les olives ont enfin atteint leur taille voulue : 5 mm à 7 mm. Elles sont gorgées de sucre et commencent à produire de l’huile.


Ovipositeur de la femelle de Bactrocera oleae (crédit photo Jean Lecomte)

La femelle, ayant trouvé une olive mesurant plus de 5 à 7 mm de diamètre, se positionne sur un fruit, la tête vers le pédoncule. Elle sort son ovipositeur (photo ci-contre) et perce la peau de l’olive. Elle injecte littéralement un oeuf fécondé sous la peau de l’olive. La ponte faite, elle se retourne et lèche le jus nourrissant qui sort de la plaie de ponte (orifice créé par l’ovipositeur.

Elle marque l’olive pour ne pas y retourner mais une autre mouche peut piquer à son tour. L’oeuf va mettre 2 à 4 jours pour donner naissance à une larve qui va traverser un capuchon bactérien déposé par sa mère et avaler les précieuses bactéries symbiotes qui vont l’aider à digérer la pulpe de l’olive qu’il va ronger.

La photo ci-contre montre, très grossi, sous la peau de l’olive, un oeuf déposé, plutôt injecté, par l’ovipositeur, un véritable sabre en miniature, très efficace mais fragile. En effet, les femelles recherchent des olives à la peau fine et tendre. Les olives à peau épaisse et partiellement desséchées par la canicule ne lui conviennent pas.


Oeuf injecté par la femelle de Bactrocera oleae

La larve (ver) va mettre 10 à 15 jours pour grossir. Il va terminer sa galerie sous la peau de l’olive, laisse un mince opercule, recule et se transforme en nymphe dans un cocon, la pupe.


Jeune mouche émergeant de l’olive (credit photo Jean Lecomte)

Au bout de 14 jours, une mouche émerge de l’opercule et recommence le cycle. Ce cycle a duré environ 1 mois depuis la ponte de la femelle. Les jeunes femelles s’accouplent et le cycle reprend, sauf si la chaleur (canicule) ou la sécheresse interviennent pour incapaciter les adultes (août-septembre).

2.3 – Cycle aérien

Si la température le permet, la mouche s’accouple, la femelle pond dans une olive et un mois plus tard, il sort une nouvelle mouche. 200 oeufs = 200 mouches qui vont pondre à nouveau 200 œufs.

En septembre, la température baisse, les pluies sont là et le parasite explose littéralement. On trouve des milliers de mouches (ce fut le cas en 2015 !).

Les olives tombent au sol, le ver détecte la chute et sort de l’olive, s’enterre à quelques cm de profondeur ou sous un gravier. Il va s’empuper et hiverner jusqu’au printemps suivant.

3 – Hibernation

Nous pensons que les mouches, comme beaucoup de diptères, arrivent à survivre en se réfugiant dans des endroits abrités (souches creuses, galeries dans les murs de pierres sèches, …). Elles se mettent en stase (vie ralentie). Ces mouches ont grossi, accumulé des réserves et des bactéries symbiotes. Il leur reste des ovules non-pondus. Elles vont pouvoir pondre à la fin du printemps suivant, dans des olives ou des fruits d’oléacées ?

En conclusion, comment lutter ?

En lisant l’ouvrage de mon ami et collègue Jean LECOMTE Ingénieur de recherches du CNRS et photographe scientifique hors-pair. Je recommande son ouvrage « Lutter naturellement contre la Mouche de l’Olive » (Edisud, 2015). Je le remercie de son travail remarquable.

Voyez l’article sur les vulnérabilités de la mouche de l’olive.




Qui est le père de l’olive ?

Les test de paternité en oléiculture

La recherche de la variété donneuse du pollen qui a fécondé  l(ovule abrité dans l’ovaire de la fleur pour donner une olive : un sujet de discussions stériles chez certains scientifique, techniciens et oléiculteurs.

Quelle que soit l’espèce ou l’embranchement (végétaux ou animaux), il est prouvé que les test de paternité ne prouvent … RIEN. Ceux ci-sont interdits en France pour les êtres humains et autorisés par seulement décision de justice (cliquez ce lien).

 

Le génôme de l’Olivier

Le séquençage génétique de l’olivier est chose faite (27 juin 2016 : cliquez ce lien).

Les test de paternité chez l’olivier sont mis en cause. Lisez l’interview de Catherine Breton et André Berville.

La question qui se pose, vu le prix des analyses pour les test de paternité, est leur utilité réelle en vue d’améliorer la productivité de nos oliveraies. La connaissance des compatibilités entre les pollens et les stigmates des fleurs d’olivier nous semble la clef du problème de la productivité.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




Mécanisme de fécondation simplifié

Introduction

Coupe longitudinal schématisée d’une fleur

La floraison des oliviers est un sujet complexe qui dépend de multiples facteurs. Il peut paraître évident de dire que pour avoir des fruits, il faut des fleurs. Pour avoir des fleurs, il faut que l’induction florale se produise dans de bonnes condition, nous verrons ce problème dans un autre article, prochainement.

Voir ci-contre : d’après Histoire de l’Olivier (Moutier, Villemur et Calleja, 2012, p. 137, colorisée RG)

Les fleurs

Il convient de connaître les fleurs d’oliviers et de lever un certain nombre de croyances erronées sur les fleurs d’oliviers. Car l’olivier a deux sortes de fleurs (il faut les regarder à la loupe !) :

  • des fleurs complètes dites hermaphrodites, comportant des étamines (partie mâle) et des ovaires (partie femelle), l’ovaire fécondé correctement donnera un fruit, une olive.
  • des fleurs incomplètes ne comportant que des étamines et fournissant du pollen (fleurs staminées),.
  • des fleurs incomplètes, sans étamines.

Ces données ont été publiées par André Bervillé et Catherine Breton sur le site internet de la SHHNH.  La proportion des différents types de fleurs est une caractéristique de chaque variété (cultivar) d’olivier. Par exemple :

Exemple de répartition des types de fleurs
Cultivar

(variété)

Nbe moyen de fleurs/inflorescence Nbe de fleurs

hermaphrodites

% fleurs hermaphrodites Nbe de fleurs staminées % de fleurs staminées
Picholin 22,6 16,4 72,6 6,2 27,4
Lucal 21,8 2,7 12,4 19,1 87,6

(Extrait de Moutier, Calleja et Villemur, Histoire de l’olivier, 2012, p. 138)., appellation des cultivars conforme aux règles lexicographiques (J. Ubaud, SHHNH 155:2015)

Seules les fleurs complètes (hermaphrodites) donnent des fruits. A condition d’avoir été correctement fécondées, par du pollen.

La pollinisation des oliviers

Le pollen d’olivier est porté par le vent. Aucun insecte n’est vecteur, le pollen est très fin (20 microns). Les différentes variétés d’oliviers ne fleurissent pas en même temps. Une croyance erronée affirme que l’olivier s’auto-pollinise et que l’olivier est auto-compatible. Celà n’est que partiellement vrai. D’abord, il y a des cultivars mâles stériles comme l’Olivièral (olive Olivière) et le Lucal (olive Lucques) : il n’y a pas de production de pollen. Pour ces cultivars, il faut obligatoirement un polliniseur. Et le polliniseur (donneur) doit fleurir en même temps que le pollinisé (receveur). Mais il y a le système d’autocompatibilité de l’olivier ou auro-incompatibilité.

L’auto-incompatibilité chez l’olivier

Par principe, dans la nature, des mécanismes s’opposent à l’auto-compatibilité ou consanguinité. Chez les vègétaux,il existe différents mécanismes. Chez l’olivier, ce sont deux protéines P1 et P2 qui couvrent le stigmate et Pn (n va de 1 à 6 : P1 à P6) qui couvrent le pollen. Le pollen du donneur déclenche une réaction de rejet s’il atterrit sur le stigmate  de la même fleur. Un arbre ne produit qu’une sorte de pollen qui ne peut féconder un pistil sur le même arbre (il y a de rares exceptions). La bonne règle est d’obtenir un maximum de fécondations croisées avec un donneur (le bon polliniseur) étranger. Le modèle établi est celui dit à « 6 S-allèles »  P1 à P6. Ce modèle n’est pas admis par tous les chercheurs dont certains proposent un modèle à deux S-allèles.

Les compatibilités-incompatibilités

Grossane est R1R5 peut être fécondée par Aglandau (pollen R2), Aglandau (stigmate R2R5) ne peut recevoir Grossane (pollen R1R5). Les cultivars mâles stériles ont été étudiés et les polliniseurs sont connus et publiés.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Docteur en Sciences biologique
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




Sur l’autofécondation

Introduction


Schéma : vue en coupe

Les fleurs d’un olivier sont en pricipe hermaphrodites, c’est à dire qu’elles possèdent des étamines et un ovaire. Sauf qu’il y a une importante proportion de fleurs ne possédant que des étamine : ce sont des fleurs incomplètes dites staminées. La proportion entre les deux types de fleurs varie selon la variété cultivée (cultivar). Voir le schéma ci-contre montrant la fleur d’olivier en coupe (extrait de l’ouvrage d’André Berville et Catherine Breton : Histoire de l’Olivier, éditions QUAE, 2012,  p. 137, colorisée RG)

Selon une croyance trop répandue, l’autofécondation serait la règle, l’olivier se féconderait tout seul. Ce serait de la consanguinité. L’olivier d’une variété donnée a besoin de l’apport du pollen d’une autre variété pour une bonne fécondation.

Selon André Bervillé et Catherine Breton, nous avons condensé ce qui suit.

La question qui se pose est “y-a-t-il autofécondation dans les vergers d’oliviers ?”. Il existe des mécanismes biologiques empêchant ou limitant l’autofécondation par un mécanisme d’autoincompatibilité. Il existe, d’autre-part des variétés d’oliviers (Lucquier, Olivieral) mâles stériles. Ces variétés ont forcément besoin d’un pollen provenant d’une variété pollinisatrice. Enfin, l’agent polliniseur est le vent, les insectes n’interviennent pas.


Vue schématique en coupe longitudinale d’une fleur d’olivier : une fleur hermaphrodite (d’après N. Moutier, P. Villemeur et M. Calleja, De l’édification de l’arbre à la production d’olives, in Histoire de l’Olivier par C. Breton et A. Bervillé, ed. Quae, 2012, pp. 131-153, schéma p. 137 colorisé RG.).

La théorie

Tous les modèles sur l’autoincompatibilité pollen-style de l’ovaire prédisent que l’autofécondation n’existe pas. On voit cependant que chez certains cultivars (variétés), après mise sous sachets des inflorescences, il y quand même fructification. Les chercheurs ont essayé de classer les variétés en :

  • auto-fertiles,
  • auto-stériles
  • inclassables.

Il y a des inclassables ! Selon les branches choisies, on trouvera des taux variables.

La pratique

L’auto-fertilité est une réalité dans quelques circonstances et le fait de ne pas trouver d’embryons issus d’autofécondation ne peut pas permettre de dire que l’auto-fertilité n’existe pas. Ce qui signifie que pour mesurer ce phénomène, il convient de se placer dans des conditions ultra-contrôlées (n’oublions pas que les grains de pollen d’olivier sont très fins (20 microns). Il n’en demeure pas moins que l’autofertilité ne permettra pas d’atteindre des productions commercialement intéressantes, même pour les variétés réputées les plus auto-fertiles (Bouteillan, Frantoio, Cailletier, Moraiolo, …). Rien n’empêche d’apporter les variété pollinisatrices dans les vergers par plantation ou greffes dans un arbre existant.

Les test de paternité

Un certain nombre d’oléiculteurs se sont adressés à des chercheurs pour mettre en place des test de paternité dans les vergers. Ces test sont onéreux et inefficaces.L’auto-fécondation se produit en verger en l’absence de pollen compatible. Cette situation n’a rien d’exceptionnel mais ne signifie pas qu’elle soit économiquement rentable pour l’oléiculteur. Le fait de détecter l’auto-fécondation dans un verger ne signifie en rien que la variété n’est pas autofertile et donc partiellement auto-compatible.

Les tests de paternité (nous n’entrerons pas dans le détail de la production des cellules reproductrice, les gamètes), ne sont sûrs que pour exclure une paternité.

Quand le père n’est pas exclu, il devient possible mais en aucun cas le père n’est une certitude. Chez l’olivier, des chercheurs ont repris ces recherches qui n’ont d’intérêt que si le nombre de pères possibles est faible. Est-ce bien le cas dans nos vergers ? Dans le cas où le nombre de pères possibles est élevé, voire mal détermié, alors attribuer à un embryon, comme père, le père le plus probable dans un dispositif non-contrôlé (dans un verger) est une démarche dénuée de rigueur qui conduit à des résultats invérifiables obtenus au prix de dépenses très onéreuses.

En conclusion générale

Dans la reproduction de l’olivier, il reste un point majeur qui reste à expliquer : l’auto-fertilité.dont la manifestation est l’auto-fécondation chez certaines variétés, dans des conditions très précises. C’est une source d’hétérogénéité des résultats et d’erreurs dans les interprétations.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Docteur en sciences biologiques
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




Taille de fructification

Introduction

Comme tous les arbres fruitiers, l’olivier doit être taillé. La taille de fructification est une teille d’entretien, en somme, d’harmonisation.

L’olivier possède deux caractéristiques botaniques importantes :

  • les rameaux ont un allongement entre le mois d’avril à la fin octobre, avec un ralentissement très net en août dû à la chaleur et à la sécheresse.
  • l’induction florale (l’ordre donné par l’arbre à ses bourgeons de passer du bois à la fleur (et par conséquence au fruit) survient dès janvier et a pour conséquence que les bourgeons à fleurs vont venir sur le bois de l’année précédente et non sur celui qui va s’allonger.

L’olivier, du moins pour certaines variétés, va avoir tendance à produire un an sur deux.

La taille de fructification va éliminer les rameaux qui ont fleuri (vielles ramifications). Elle doit être légère et part de l’intérieur de l’arbre vers l’extérieur et du bas vers le haut. On supprime aussi les flèches qui augmenteraient trop la hauteur de l’arbre.


D’après l’ouvrage « Ereteo Félix.- L’olivier. Solar Nature (Luçon), 1994, 100 p., »

Tailler un olivier, quoi de mieux que d’assister sur le terrain à une démonstration de taille au mois de mars, de sortir les sécateurs et de s’attaquer à un arbre sous la conduite d’un moniteur.

Le poids des images animées aussi : merci You-Tube.

https://www.youtube.com/watch?v=RPoKCYlZmPA

Merci YouTube merci aux Pépinièristes et Oléiculteurs de France


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Docteur en Sciences biologique
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




Principes généraux de la taille

Principes

La taille a pour but de provoquer des réactions de l’arbre, notamment la modification de son métabolisme. Cette opération limitera l’alternance et une production plus régulière. Mais, qui taille doit nourrir ses arbres par un apport d’engrais.

La taiile doit supprimer le bois qui a fructifié, mettant en valeur les rameaux  qui ont poussé l’année précédente (A-1) et qui donneront à leur tour des fruits. La trajet de la sève est raccourci.

L’olivier est l’arbre de la lumière. La taille améliore l’aération de la frondaison et l’insolation du feuillage, diminuant par là les risques d’apparition et de développement des maladies cryptogamiques (oeil-de-paon, cercosporiose, …, fumagine, …). Mais il faut veille à ne pas exposer en plein soleil le centre de l’arbre car le soleil brûle des écorces des charpentières.

On taille long, c’est à dire qu’on coupe toujours un rameau près de sa base, jamais à ras mais en laissant un chicot de 1 cm.

Saison de taille

On ne commence JAMAIS la taille avant que ne soit passé le danger de gel, c.a.d. avant la mi-mars. L’olivier est en dormance et le fait de le tailler stimule la montée de sève. Au cas où un gel tardif surviendrait, l’olivier est ainsi plus sensible au froid qui risque de le tuer.

On ne taille JAMAIS un olivier par temps humide (pluie, brouilard, crachin …). Les plaies de taille sont difficiles à sécher et une spore de champingon microscopique ou de bactérie peut  germes en pénétrer dans les tissus.

On ne taille pas lorsque les fleurs sont formées et qu’apparaîssent les boutons prêts à s’ouvrir (vers le 13 mai).

Les outils

Pour un travail léger de taille d’entretien, le duo sécateur-scie à branches en acier inox est conseillé (matériel professionnel).

Les outils de base de la taille : un sécateur professionnel, une scie à branches professionnelle (“resette” en langue occitane).

N’oubliez pas dé désinfecter et de nettoyer vos outils après une séance de taille. Trempez-les dans une solution d’eau de javel.

Approche de l’olivier

Vous devez commencer par examiner l’olivier que vous allez tailler, en faire le tour. S’il s’agit d’oliviers abandonnés que vous venez de dégager des ronces et salsepareilles, laissez les souffler un an, travaillez légèrement le sol loin du tronc en incorporant du compost et du fumier composté. L’olivier a besoin de repos.

Les trois tailles

Selon l’âge et l’état de l’arbre, trois tailles (ou quatre) sont à pratiquer :

Adressez vous aux moulins et aux syndicats oléicoles pour connaître les lieux et dates des démonstrations de taille dans votre département lors des journées techniques.

 


Vous pourrez, si vous avez un doute, nous consulter par le forum ou par notre bouton “Contact.” sur le menu horizontal.

https://www.youtube.com/watch?v=4_QMtbuOCRo

Rien de mieux que de voir un tailleur d’olivier en action. Visionnez cette vidéo de chez YouTube produite par News Jardin TV.


Chevalier du Mérite Agricole

Raymond GIMILIO
Docteur en Sciences biologique
Consultant oléicole, Chevalier du Mérite Agricole
Oléiculteur à Claret
Membre du CA UPPO34
Majoral et Vice-Président des Chevaliers de l’Olivier du Languedoc


Dégustateur CGA Paris
Produits oléicoles




Taille de régénération

Si vous avez affaire à une oliveraie ancienne plus ou moins abandonnée dont les arbres sont partis en hauteur et n’ont plus été taillés depuis longtemps, vous avez plusieurs étage de grosses branches. Il faut rabattre l’arbre en lui coupant les troncs au-dessus des branches les plus basses, pour laisser l’étage le plus bas et ne pas dépasser la taille “piéton”. La végétation est ramenée à un volume moindre, plus près du tronc principal.

Mode opératoire

C’est une opération sévère qui nécessite l’emploi (avec prudence) d’une tronçonneuse (électrique sur un groupe électrogène ou pneumatiqe sur compresseur). Le maniement  d’une tronçonneuse à moteur thermique (petit modèle) demande prudence et équipement de qualité.

Attention : dans certaines régions, le schéma ci-après d’olivier mono-tronc n’est pas valable. Après le gel de 1956, les repousses ont formé une couronne évasée de 3 à 5 branches. Ces branches ont parfois été greffées. Il faut modifier le plan ci-dessous pour l’adapter.

taille_reegeeneeration400x366.jpg

D’après l’ouvrage “Guide complet de la culture de l’olivier (R. Douat, 2000, p. 28)

Quelque temps après cet élagage, l’olivier produit des rejets qu’il convient de ne pas éliminer d’un coup mais à raison d’un sur deux, en coupant près de la base et ménageant un chicot de 1cm de longueur.

Cette taille, en plus ou moins sévère, est à pratiquer tous les 5 à 6 ans (un arbre sur deux) pour régénérer les bois.




La taille de formation

La taille de formation se pratique sur de jeunes plants mis en terre il y a deux ans et qui ont atteint 2 m de hauteur. A 1 m du sol, on sectionne la tige entre deux noeuds. Il va se développer quatre branches qui vont se développer plus ou moins en oblique. Ces branches formeront la charpente en gobelet du futur arbre, sur un tronc unique (monotronc).